Gaston Balande – Le Blog

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Gaston Balande méconnu

vendredi 5 novembre 2004

Cette exposition de prestige, répartie sur deux lieux muséographiques complémentaires, a pour ambition de révéler la richesse et la diversité de l’œuvre de Gaston Balande (Madrid, 1880 – Paris, 1971) jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, tout en prolongeant chronologiquement l’analyse dans le domaine peu connu des grandes peintures décoratives.

Issu d’un milieu modeste et peu ouvert à l’art, Balande connaît des débuts difficiles. Il parvient, à force de ténacité, à recevoir une formation classique à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs et dans différentes académies parisiennes, y compris comme élève libre à l’Ecole des Beaux-Arts. C’est finalement son installation à Etaples, dans le Pas-de-Calais, au sein d’une communauté internationale d’artistes très active, qui va déterminer sa première manière, dite  » noire « , tant à cause de sa palette sombre, que de la nature sociale des sujets généralement abordés.

Son voyage d’étude effectué en 1912-1913 aux frais de l’Etat en Belgique, Hollande, Espagne et Italie, en passant par l’Auvergne et la Provence, va bouleverser ses conceptions picturales en lui révélant la lumière et la couleur. Sa palette va s’éclaircir et il va aborder dès lors l’art du paysage avec une conception nettement postimpressionniste.

Mais la Première Guerre mondiale survient et le jeune artiste, réformé pour maladie, va néanmoins s’investir en 1917 dans deux missions artistiques de témoignage et de propagande qui l’amènent à travailler sur le front dans des conditions souvent dangereuses. C’est cet aspect peu connu de son art qui sera spécifiquement évoqué au Musée d’Orbigny-Bernon à travers des peintures, dessins, estampes et documents divers.

La période de l’entre-deux-guerres sera pour Balande celle de son épanouissement. Basé à Paris, dans un atelier de la Cité fleurie, il voyage énormément, tant en France qu’à l’étranger, et expose avec succès dans le monde entier. Sa réputation est telle qu’il reçoit aussi des commandes publiques pour des grands décors, qu’il s’agisse d’une immense tapisserie qui sera tissée à la Manufacture des Gobelins et qui est quasiment inédite, de décors demandés par la Compagnie Générale Transatlantique pour quelques paquebots prestigieux, ou encore d’œuvres de grands formats destinées à des édifices publiques.

Les derniers de ces travaux nous permettent au demeurant d’assister à une systématisation de sa facture qui explique que les trente dernières années de sa production, qui correspondent aussi à un repli régionaliste en Aunis-Saintonge, ne présentent plus le même intérêt pour l’histoire de l’art et qu’elles aient par conséquent été volontairement négligées pour cette exposition.

Signalons enfin qu’un livre d’art, réalisé avec la collaboration d’Eric Jaume et soigneusement publié par les Editions Etre & Connaître, paraîtra simultanément et constituera le premier ouvrage scientifique de référence consacré à l’essentiel de la carrière de cet artiste.

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